Rédigé par Phaïa et migré de l'ancien forum
Salutations à tous !
Je vous poste un petit descriptif de la ville d'Athènes, histoire de vous résumer un peu l'histoire et les mythes qui entourent cette puissante cité de la Grèce Antique devenue, vous le savez, capitale de la Grèce que nous connaissons
Bonne lecture
Fondation mythologique
Selon la légende, l'antique ville d'Athènes ( qui ne s'appelait pas ainsi à l'époque ) aurait été fondé par Kékrops, une créature moitié homme, moitié serpent. Kékrops était un roi particulièrement sage, et il fit prospérer sa cité en apprennant aux hommes à vivre en harmonie avec les autres et à obéir aux différentes lois. La cité prit de l'ampleur et devint de plus en plus belle, si bien qu'elle finit par intérésser les dieux. Athéna et Poséidon, plus particulièrement, s'affrontèrent pour obtenir le titre de divinité poliade ( protectrice attitrée de la cité ).
Pour les départager, les athéniens demandèrent aux dieux de faire un présent à la cité et à ses habitants, ils pourraient ainsi les différencier par vote. Poséidon déversa un flot d'eau salée sur l'Acropole ( = "ville haute", désigne la colline de la ville ), prouvant ainsi qu'il protégerait les hommes sur la mer. La gente masculine fut éblouie par ce cadeau ! Athéna, quant à elle, fit pousser un arbre inconnu qui pouvait se développer même sur les sols les plus arides : l'olivier. Les habitants n'auraient donc plus jamais faim, et les femmes applaudirent !
Kékrops soumit au vote les habitants, et il s'avéra qu'il y avait une femme de plus parmi les athéniens : Athéna fut choisie, et c'est ainsi que la cité eut son nom définitif.
Poséidon, bien sûr hors de lui d'avoir perdu, a détruit la ville par un gigantesque raz-de-marrée. Pour apaiser le dieu en colère, les hommes punirent les femmes d'avoir fait ce choix : c'est ainsi qu'on leur retira le droit de vote, le droit de transmettre leur nom à leurs descendants, et également le droit à la citoyenneté... Poséidon satisfait, les flots se retirèrent, et la cité pu croître de nouveau.
C'est ainsi qu'Athènes devînt une ville puissante, la cité de l'olivier, aussi appelé "arbre de vie", car il reste toujours vert.
Athéna était considérée comme une mère pour tous les athéniens car, même si elle n'eut jamais d'enfant, la légende raconte qu'elle éleva Erichtonios, premier habitant d'Athènes, comme son propre fils. La cité lui voua aussi un culte immodéré, et une fête était donnée en son honneur : les Grandes Panathénées.
Athènes au Vème siècle av. J-C.
A cette époque, la ville est entourée d'une enceinte fortifiée, compte à peu près 10 000 maisons et mesure un kilomètre et demi de long d'est en ouest.
Il y a un quartier riche, au nord, le quartier de "Scambonides" où l'on trouve de belles et grandes demeures en pierre, avec des portiques et de magnifiques décorations. Pour le reste des habitants, ce ne sont que de modestes bâtiments qui servent d'habitations. Elles sont collés les unes aux autres, faites de torchis, de bois, de brique ou encore de cailloux. Elles possèdent très peu de fenêtres extérieures pour éviter la poussière et la saleté des rues, et sont plutôt équipées de lucarnes, pour garder la fraîcheur en été et conserver plus de chaleur en hiver ( et oui, en ce temps là on ne connaissait pas les vitres ! ). Les maisons sont équipées de citernes, car la ville n'est pas suffisamment alimentée en eau et on y trouve très peu de fontaines. La plupart des Athéniens n'ont pas les moyens d'acheter leur maison et n'en sont que locataires. D'ailleurs, quand celui qui louait ne payait plus son loyer, le propriétaire avait trouvé une excellente solution : il faisait enlever la porte, chose évidemment très peu pratique pour celui qui logeait. Les murs qui clôtures les maisons sont si mal construit qu'il est plus facile pour un voleur de passer au travers que de forcer la porte ! On appelle d'ailleurs les voleurs des "perce-murailles".
Les rues sont sales, tortueuses, étroites et dégagent des odeurs nauséabondes. C'est un véritable défit pour deux chars de se croiser ! Les ménagères , en été, installent leurs braseros et font leur cuisine sur la voie publique pour éviter de surchauffer l'intérieur, ce qui ne facilite pas le passage ! La ville a été construite sans plan d'ensemble, au pied de l'Acropole. Les eaux usées sont évacuées dans les caniveaux ou simplement dans la rue, les ordures sont ramassées par des esclaves qui les amènent en dehors de la cité. Les indésirables s'en donnent à coeur-joie et les rats, puces et autres mouches abondent. On comprend nettement mieux pourquoi la peste a pu faire autant de victimes au temps de Périclès !
Les batîments publics, eux, se trouvent sur la ville haute, les habitants se lavent, pour la plupart, dans des bains publics.
Mais, en dehors de l'insalubrité des rues, c'est aussi l'époque de la démocratie, de Périclès, de Phidias, du Parthénon et de l'aménagement de L'Acropole !
Le Parthénon
Le Parthénon, trônant fièrement tout en haut de l'Acropole (il y fait d'ailleurs une chaleur insupportable en été *souvenir d'une visite au mois d'août, accompagnée d'une magnifique tourista* et on peut y voir l'anneau de pollution qui entoure la ville, mais tout cela est bien trop récent : revenons à notre antiquité), est un temple destiné à honorer la grande Athéna. Il tient d'ailleurs son nom d'un des surnoms qu'on lui donne : la "Parthenos", c'est-à-dire la vierge. Pour ce qui est de la construction, voici quelques données :
Construction : entre 447 et 432 av J-C.
Architecte : Ictinos (il a construit également le Temple d'Héphaïstos à Athènes, assez bien conservé à ce qu'il parait puisqu'il a servi d'église, mais je n'ai malheureusement pas eu la chance de le vérifier par moi-même *voir conditions plus haut*), un certain Callicratès, et bien entendu le célèbre Phidias.
Dimension : 69,50 mètres de long, 30,88 mètres de large, plus de 12 mètres de haut. Orienté Est-Ouest
Toutes les sculptures sont l’œuvre de Phidias, des frises racontant l'histoire d'Athéna et des athéniens jusqu'à l'énorme statue de 12 mètres à l'intérieur du temple, dont nous n'avons aucun reste aujourd'hui tout comme la statue de Zeus à Olympie. Il fallait imaginer l'impression que pouvait donner ce chef-d’œuvre : toute d'ivoire et d'or. Impression relative cependant puisque le commun des mortels n'avait pas accès à l'intérieur du temple, espace réservé à la prière des prêtres. Le site a été presque totalement détruit autour du XVIIème siècle, mais en plus de "l'ossature" de l'édifice il nous est parvenu de nombreuses sculptures, exposées à Athènes, au Louvre et au British Museum de Londres.
[Dernière EDIT] Et maintenant, pour ceux que ça intéresse, je rentre un peu plus dans les détails grâce à mon début de formation en architecture et surtout pour ce sujet grâce à un livre génialissime que je vous recommande vivement si vous vous intéressez un peu à ce domaine : "Comment regarder l'Architecture" par Francesca Prina aux éditions Hazan, collection Clés et repères. (C'est pas beau de faire de la pub, mais j'en profite pour citer ma source !)
Donc, pour commencer, une petite suite des infos techniques : le Parthénon est un édifice périptère (c'est-à-dire entouré de colonnes), pour être précis il compte 17 colonnes sur les longs côtés et 8 sur les largeurs, toutes d'ordre dorique (à l'exception des colonnes intérieures). Petit rappel : l'ordre dorique est le plus "puissant" ou trapu (= un diamètre important par rapport à la hauteur) , ce qui se voit finalement peu dans le Maître de l'Olympe puisque tous les ordres font le même diamètre. L'ensemble du temple est réalisé en marbre blanc, mais certaines statues portent encore des indices des couleurs qu'elles portaient.
Maintenant que j'ai entamé les généralités, découvrons la structure. C'est tout bêtement un système trilithique, ce qui équivaut grosso modo à l'image qu'on se fait des dolmens : deux supports et un toit. Ce qui est moins connu, c'est que le toit et les modules constituant les colonnes ne sont pas justes posés les uns sur les autres : les grecs utilisaient des tiges métalliques pour relier le tout. Il y en a entre chaque "morceau" de colonne. Un autre détail qui ne m'avait jamais sauté aux yeux : les colonnes n'ont pas toutes la même section. Je n'y ai pas spécialement porté d'attention vu l'âge du bâtiment, on peut facilement se dire que c'est l'usure du temps qui nous donne cette impression. Et bien pas du tout, et ce n'est même pas une lubie d'architecte ou une erreur lors du chantier : il s'agit d'une volonté. Les colonnes d'angles sont plus larges que les autres, et les colonnes centrales sont plus larges que celles des extérieurs, ce qui permet de contrer l'effet de flou ou d'estompement vers les extérieurs dû à la luminosité importante de l'arrière plan (l'Acropole étant surélevée on voit principalement le ciel derrière le Parthénon). Au final, les architectes ont eu l'intention d'ancrer de manière forte ce temple dans le paysage, de le détacher de l'arrière plan : ceci lui donne une présence et une importance sur la colline.
De même les architectes ont corrigé l'impression de chute en avant du bâtiment (faites le test devant un grand immeuble, au bout de quelques instants à le fixer vous aurez l'impression qu'il va vous tomber dessus) : les colonnes sont légèrement penchées vers l'intérieur. Je ne peux pas faire une liste complète, mais on retrouve des caisses et des caisses d'astuces de ce genre sur le Parthénon : les corniches en haut des colonnes sont convexes vers le centre, certains murs sont amincis ou légèrement courbés,... tout ça dans le but de renforcer ses verticales et horizontales pour nous impressionner. C'est ce qui fait que cet édifice à l'air si stable malgré les destructions et les marques du temps.
Au prochaine épisode, je vous parlerai de Phidias, de Périclès, ou encore des fêtes religieuses, etc.... au choix en fonction de vos préférences
Sources :
- La vie privée des hommes : "La Grèce ancienne, la terre des héros"
- Arkéo Junior n° 106
- Comment regarder l'Architecture de Francesca Prina, éditions Hazan, collection Clés et Repères.
- et le peu de mémoire qu'il me reste ^^"
Merci de me donner votre avis